VidĂ©o: Un papa est contre le devoir de synthĂšse que doit faire sa fille de 11 ans. PostĂ© par user149243 le 27/9/2016 14:53:57. Dimanche dernier, une fille de 11 ans est allĂ©e voir son pĂšre avec son devoir de synthĂšse qu'elle avait Ă  faire pour le lendemain. Le papa sort de ses gonds en voyant le sujet du devoir. Verdun1916 : un tirailleur en enfer: PremiĂšre Guerre mondiale: colonisation: rĂ©cit: À dix-sept ans, Tierno quitte son village pour aller Ă©tudier Ă  Dakar.Mais du fait de la mĂ©chancetĂ© d’un adjudant français, il se retrouve enrĂŽlĂ© en tant que tirailleur sĂ©nĂ©galais et envoyĂ© Ă  Verdun. LĂ , il dĂ©couvre l’enfer des tranchĂ©es SembĂšneĂ©crivain : pour chaque cible, un nouveau style d’opposition. DĂšs la sortie de son premier roman, Le Docker noir (1956), SembĂšne s’est vu reprocher son style » nĂ©gligĂ© « , et jusqu’à son dernier grand roman, Le Dernier de l’empire (1981), mĂȘme ses lecteurs enthousiastes ont formulĂ© des rĂ©serves du genre, » un effort Devantles cagnas, le capitaine veillait seul, grand corps maigre, tout en jambes. Il attendait Bourland, un de ses hommes de liaison, qu’il avait envoyĂ© Ă  la route pour avoir des nouvelles. J’entendis le retour des souliers cloutĂ©s du soldat. Peu aprĂšs, un ordre passa de hutte en hutte : « Debout Rassemblement. En1939, Ă  18 ans, il s'engage dans l'armĂ©e, sous l'uniforme des fameux " Tirailleurs algĂ©riens " et plonge bientĂŽt hĂ©roĂŻquement dans l'enfer de la Seconde Guerre mondiale pour " libĂ©rer le pays ". Il a rĂ©vĂ©lĂ© qu'il avait attrapĂ© le virus de la course Ă  pied pendant cette pĂ©riode de sept ans sous les drapeaux, en 1940, avant de reprendre le combat sur tous les fronts. Et s'il Vay Tiền TráșŁ GĂłp Theo ThĂĄng Chỉ Cáș§n Cmnd. Le contexte de l’Ɠuvre En 1921 a Ă©tĂ© créé Ă  Paris le ComitĂ© aux hĂ©ros de l’ArmĂ©e noire prĂ©sidĂ© par le gĂ©nĂ©ral Louis ARCHINARD, ancien commandant supĂ©rieur du Soudan français, assistĂ© du gĂ©nĂ©ral MARCHAND. Ce comitĂ©, placĂ© sous le haut patronage du prĂ©sident de la RĂ©publique, du prĂ©sident du Conseil, des ministres des Affaires Ă©trangĂšres, de la Guerre et des Colonies, du commissaire gĂ©nĂ©ral des Troupes noires et des marĂ©chaux de France, avait pour mission de faire Ă©riger en mĂ©tropole et en Afrique, un monument Ă  la mĂ©moire des soldats indigĂšnes morts pour la France au cours de la 1Ăšre guerre mondiale, Ă  l’aide des souscriptions des communes de France et des Amis des Troupes noires françaises ». Deux villes ont Ă©tĂ© rapidement retenues Reims en mĂ©tropole, et Bamako capitale du Soudan français actuel Mali , sur les rives du Niger en Afrique. Édouard Daladier, ministre des Colonies, Ă  la tribune Photographie conservĂ©e au musĂ©e Saint-Remi de Reims La description du monument de Reims rĂ©plique de celui de Bamako Le monument Ă  l’ArmĂ©e noire de Reims est l’Ɠuvre de deux Parisiens, le sculpteur Paul MOREAU-VAUTHIER et l’architecte Auguste BLUYSEN. Il Ă©tait constituĂ© d’un socle en granit de 4 mĂštres de haut rapportĂ© d’Afrique, en forme de Tata », fortin traditionnel africain, sur lequel Ă©taient gravĂ©s les noms des principales batailles de la 1Ăšre guerre mondiale au cours desquelles les troupes africaines ont Ă©tĂ© engagĂ©es. Ce socle Ă©tait surmontĂ© d’un bronze de trois mĂštres de haut reprĂ©sentant un groupe de soldats du corps d’armĂ©e colonial constituĂ© de quatre tirailleurs africains rassemblĂ©s autour d’un drapeau français portĂ© par un officier blanc. C’est un groupe de cinq combattants. Un sous-lieutenant imberbe Ă©treint un drapeau tandis qu’à sa droite, un tirailleur en chĂ©chia semble guetter encore l’ennemi, du cĂŽtĂ© de la Pompelle. À gauche, un autre tirailleur semble avoir Ă©tĂ© surpris au moment oĂč il se lĂšve pour sortir de la tranchĂ©e. DerriĂšre, deux colosses noirs semblent dire Nous sommes lĂ , si l’on a besoin de nous ». Un murmure d’admiration parcourt la foule, qui reconnaĂźt le symbole du dĂ©vouement et de la fidĂ©litĂ© de nos soldats noirs. L’Éclaireur de l’Est, 14 juillet 1924 Le monument Aux hĂ©ros de l’ArmĂ©e noire », Ă©rigĂ© Ă  Reims en tĂ©moignage de reconnaissance envers les Enfants d’adoption de la France, morts en combattant pour la LibertĂ© et la Civilisation », Ă©tait la rĂ©plique du monument inaugurĂ© le 3 janvier 1924 Ă  Bamako. Le monument de Bamako Archives municipales et communautaires de Reims Le monument dĂ©mantelĂ© par les autoritĂ©s allemandes d’occupation en septembre 1940 Pendant la 2e guerre mondiale, dĂšs le dĂ©but de l’Occupation, la statuaire de bronze a Ă©tĂ© dĂ©montĂ©e par les Allemands, embarquĂ©e sur un wagon de chemin de fer pour une destination inconnue. Elle a sans doute Ă©tĂ© fondue pour en rĂ©cupĂ©rer le mĂ©tal, tandis que le socle du monument Ă©tait dĂ©truit. Marcel COCSET est parvenu Ă  photographier clandestinement l’enlĂšvement du monument en septembre 1940, puis des membres de sa famille venus dĂ©poser des fleurs Ă  l’emplacement du monument disparu au dĂ©but du mois d’octobre 1940. En 1961, la municipalitĂ© de Reims et la dĂ©lĂ©gation locale de l’Association française des coloniaux et anciens combattants d’outre-mer ont pris l’initiative de crĂ©er un ComitĂ© du Monument aux soldats d’outre-mer Ă  Reims, dĂ©clarĂ© en sous-prĂ©fecture le 30 mars 1961, dont la mission Ă©tait de faire Ă©difier Ă  Reims un Monument en remplacement du Monument Ă  l’ArmĂ©e noire dĂ©truit sous l’Occupation ». Le monument de 1963, dĂ©signĂ© sous le nom de Monument aux soldats d’Outre-mer par le ComitĂ© d’érection et qualifiĂ© de Monument Ă  la mĂ©moire des morts de l’ArmĂ©e noire sur le dĂ©cret ministĂ©riel approuvant son Ă©rection, est constituĂ© de deux obĂ©lisques de 7 mĂštres de haut en pierre d’Eurville, Ă©rigĂ©s sur un bloc d’une tonne, et entourĂ© d’un dallage de schistes de Rimogne. Les deux obĂ©lisques symbolisent l’union des combattants mĂ©tropolitains et africains, et le bloc la rĂ©sistance de Reims et de ses dĂ©fenseurs pendant la 1Ăšre guerre mondiale. En 2008 la Ville de Reims prenait l’initiative de reconstruire Ă  l’identique le Monument aux hĂ©ros de l’ArmĂ©e noire Ă©rigĂ©e en 1924 Voici une reproduction de l’Ɠuvre historique, par l’artiste Jean-François Gavoty, mise en place Ă  l’automne 2013, visible aujourd’hui au parc de Champagne Le monument reconstruit aujourd’hui au parc de Champagne. Ted Yoho, un membre rĂ©publicain du CongrĂšs amĂ©ricain, aurait Ă©tĂ© surpris en train d’invectiver la reprĂ©sentante politique sur les marches du Capitole. Depuis, il a prĂ©sentĂ© ses excuses Ă  Alexandria Ocasio-Cortez pour ces propos insultants. Mais la dĂ©mocrate a balayĂ© du revers de la main ses excuses, dans un discours prononcĂ© le jeudi 23 juillet 2020. Je ne demandais rien Ă  personne, je montais les marches, et Ted Yoho a agitĂ© son doigt sous mon nez, a-t-elle expliquĂ©, le jeudi 23 juillet. Il m’a dit que j’étais dĂ©goutante ». Il m’a dit que j’étais folle ». Avant d’ajouter Devant un journaliste, Ted Yoho m’a traitĂ©e – je cite – de put*** de sal*** ». Ce sont les termes qu’il a employĂ©s contre une femme membre du CongrĂšs.» La dĂ©mocrate a ainsi refusĂ© les excuses du RĂ©publicain. Traiter une femme de salope est ce du sexisme Ă  votre avis ? Est ce grave ou pas du tout ? Vous rĂ©pondrez Ă  ces deux questions en introduction . Ecoutez la formidable rĂ©ponse d’ Alexandria Ocasio-Cortez Ă  l’agression dont elle a Ă©tĂ© victime . Vous devez dĂ©velopper une rĂ©ponse , sans reprendre ses mots et en vous aidant de la vidĂ©o ci dessous , pour ces 2 questions Pourquoi et comment notre sociĂ©tĂ© doit elle lutter contre les violences verbales ordinaires contre les femmes ? POUR ALLER PLUS LOIN
 Depuis le 27 novembre 2018, un nouveau service en ligne permet de discuter en direct avec un policier ou un gendarme spĂ©cialiste des violences sexistes ou sexuelles, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Vous pouvez lui expliquer votre situation personnelle sans donner votre identitĂ©, signaler des faits de violences sexuelles et/ou sexistes dont vous ĂȘtes victime ou tĂ©moin. Vous pouvez aussi demander des informations, des conseils ou de l’aide. Chantage, humiliation, injures, coups
 Les femmes victimes de violences peuvent contacter le 3919. Pour ceux qui souhaitent enregistrer leur voix sur une image ou une vidĂ©o, rien de plus simple, suivez le mode d’emploi ci dessus ! By continuing to use the site, you agree to the use of cookies. Additional Information This website is using cookies. We use cookies to ensure that we give you the best experience on our website. If you continue without changing your settings, we will assume that you are happy to receive all cookies on this RĂ©sumĂ© et recueil de citations Ă©tablis par Bernard MARTIAL, professeur de lettres en CPGE. Entre 
 changement de page dans l’édition du Livre de poche n°6524. 1Ăšre partie, p. 22 Ă  142 LE FEU Journal d'une escouade 1916. À LA MÉMOIRE DES CAMARADES TOMBÉS À CÔTÉ DE MOI À CROUĆž ET SUR LA CÔTE 119. H. B. I. LA VISION Des hommes sont installĂ©s Ă  la terrasse du premier Ă©tage d’un sanatorium donnant sur la Dent du Midi, l’Aiguille Verte et le Mont Blanc. Silence. Les hommes sont repliĂ©s sur eux-mĂȘmes, et pensent Ă  leur vie et Ă  leur mort ». Une servante, habillĂ©e de blanc, distribue les journaux. C’est chose faite, dit celui qui a dĂ©ployĂ© le premier son journal, la guerre est dĂ©clarĂ©e. [
] 24 — C’est un crime que commet l’Autriche, dit l’Autrichien. — Il faut que la France soit victorieuse, dit l’Anglais. — J’espĂšre que l’Allemagne sera vaincue, dit l’Allemand. » Le silence est plein de la rĂ©vĂ©lation qui vient d’ĂȘtre apportĂ©e La guerre ! » Sur ce paysage, ils croient voir apparaĂźtre la guerre. Des multitudes fourmillent par masses distinctes. Sur des champs, des assauts, vague par vague, se propagent, puis s’immobilisent ; des maisons sont Ă©ventrĂ©es comme des hommes, et des villes comme des maisons, des villages apparaissent en blancheurs Ă©miettĂ©es, comme s’ils Ă©taient tombĂ©s du ciel sur la terre, des chargements de morts et des blessĂ©s Ă©pouvantables changent la forme des plaines. 25 On voit chaque nation dont le bord est rongĂ© de massacres, qui s’arrache sans cesse du cƓur de nouveaux soldats pleins de force et pleins de sang ; on suit des yeux ces affluents vivants d’un fleuve de mort. Au Nord, au Sud, Ă  l’Ouest, ce sont des batailles, de tous cĂŽtĂ©s, dans la distance. On peut se tourner dans un sens ou l’autre de l’étendue il n’y en a pas un seul au bout duquel la guerre ne soit pas. Un des voyants pĂąles, se soulevant sur son coude, Ă©numĂšre et dĂ©nombre les belligĂ©rants actuels et futurs trente millions de soldats. Un autre balbutie, les jeux pleins de tueries — Deux armĂ©es aux prises, c’est une grande armĂ©e qui se suicide. — On n’aurait pas dĂ», dit la voix profonde et caverneuse du premier de la rangĂ©e. Mais un autre dit — C’est la RĂ©volution française qui recommence. — Gare aux trĂŽnes ! annonce le murmure d’un autre. Le troisiĂšme ajoute — C’est peut-ĂȘtre la guerre suprĂȘme. Il y a un silence, puis quelques fronts, encore blanchis par la fade tragĂ©die de la nuit oĂč transpire l’insomnie, se secouent. — ArrĂȘter les guerres ! Est-ce possible ! ArrĂȘter les guerres ! La plaie du monde est inguĂ©rissable. » Quelqu’un tousse. Le calme des paysages submerge ces visions et les parleurs rentrent en eux, prĂ©occupĂ©s par leurs poumons. Le soir, un orage Ă©clate sur le massif du Mont-Blanc et les hommes regardent les coups de tonnerre Ă©clater sur la montagne. 26 — ArrĂȘter la guerre ! disent-ils. ArrĂȘter les orages ! » Les visions de l’orage se confondent avec le spectacle de la guerre Mais les contemplateurs placĂ©s au seuil du monde, lavĂ©s des passions des partis, dĂ©livrĂ©s des notions acquises, des aveuglements, de l’emprise des traditions, Ă©prouvent vaguement la simplicitĂ© des choses et les possibilitĂ©s bĂ©antes
 Celui qui est au bout de la rangĂ©e s’écrie — On voit, en bas, des choses qui rampent. — Oui
 c’est comme des choses vivantes. — Des espĂšces de plantes
 — Des espĂšces d’hommes. VoilĂ  que dans les lueurs sinistres de l’orage, au-dessous des nuages noirs Ă©chevelĂ©s, Ă©tirĂ©s et dĂ©ployĂ©s sur la terre comme de mauvais anges, il leur semble voir s’étendre une grande plaine livide. Dans leur vision, des formes sortent de la plaine, qui est faite de boue et d’eau, et se cramponnent Ă  la surface du sol, aveuglĂ©es et Ă©crasĂ©es de fange, comme des naufragĂ©s monstrueux. Et il leur semble que ce sont des soldats. La plaine, qui ruisselle, striĂ©e de longs canaux parallĂšles, creusĂ©e de trous d’eau, est immense, et ces naufragĂ©s qui cherchent Ă  se dĂ©terrer d’elle sont une multitude
 Mais les trente millions d’esclaves jetĂ©s les uns sur les autres par le crime et l’erreur, dans la guerre de la boue, lĂšvent leurs faces humaines oĂč germe enfin une volontĂ©. L’avenir est dans les mains des esclaves 27, et on voit bien que le vieux monde sera changĂ© par l’alliance que bĂątiront un jour entre eux ceux dont le nombre et la misĂšre sont infinis. » II. DANS LA TERRE Sur le champ de bataille le ciel, la terre et l’eau. La tranchĂ©e 28 Des espĂšces d’ours c’est nous ! Je vois des ombres Ă©merger de ces puits latĂ©raux, et se mouvoir, masses Ă©normes et difformes des espĂšces d’ours qui pataugent et grognent. C’est nous ». EnterrĂ©s au fond d’un champ de bataille depuis plus de quinze mois, depuis cinq cents jours. PrĂ©sentation des hommes de l’escouade Paradis 29, Volpatte et Firmin 30, Lamuse, Biquet, Tirette, le pĂšre Blaise 31, Barque
 Blaire se fĂącha. Ses sourcils se froncĂšrent sous son front oĂč s’accumulait la noirceur. — Qu’est-c’ que tu m’embĂȘtes, toi ? Et pis aprĂšs ? C’est la guerre. Et toi, face d’haricot, tu crois p’t’ĂȘtre que ça n’te change pas la trompette et les maniĂšres, la guerre ? Ben, r’garde-toi, bec de singe, peau d’fesse ! Faut-il qu’un homme soye bĂȘte pour sortir des choses comme v’lĂ  toi ! » 32 
 Marthereau, Tirloir, PĂ©pin 33, Tulacque. Regroupement de l’escouade de Bertrand et de la moitiĂ© de la section Ă  un coude de la tranchĂ©e 34. Notre compagnie occupe en rĂ©serve, une parallĂšle de 2e ligne. La nuit travaux de terrassement, le jour attente. DĂ©but de l’aube. Les divers accoutrements des hommes PĂ©pin, Barque, Lamuse, Eudore, Tulacque, les casques 35 Biquet, Cadilhac, les jambes ! Volpatte, Mesnil AndrĂ©, Tirette, Marthereau, PĂ©pin, Barque 36. Histoire des bottes du fantassin allemand prises par Caron Ă  un mitrailleur bavarois abattu prĂšs de la route des PylĂŽnes et confiĂ©es Ă  Poterloo au moment de son Ă©vacuation. Comment chacun s’occupe Mesnil Joseph, blaire, Marthereau, Lamuse, Eudore, Volpatte, Mesnil AndrĂ© 37 Barque. Trois gĂ©nĂ©rations de soldats Nos Ăąges ? Nous avons tous les Ăąges. Notre rĂ©giment est un rĂ©giment de rĂ©serve que des renforts successifs ont renouvelĂ© en partie avec de l’active, en partie avec de la territoriale. Dans la demi-section, il y a des des bleus et des demi-poils. Fouillade a quarante ans. Blaire pourrait ĂȘtre le pĂšre de Biquet, qui est un duvetier de la classe 13. Le caporal appelle Marthereau grand-pĂšre » ou vieux dĂ©tritus » selon qu’il plaisante ou qu’il parle sĂ©rieusement. Mesnil Joseph serait Ă  la caserne s’il n’y avait pas eu la guerre. Cela fait un drĂŽle d’effet quand nous sommes conduits par notre sergent Vigile, un gentil petit garçon qui a un peu de moustache peinte sur la lĂšvre, et qui, l’autre jour, au cantonnement, sautait Ă  la corde avec des gosses. Dans notre groupe disparate, dans cette famille sans famille, dans ce foyer sans foyer qui nous groupe, il y a, cĂŽte Ă  cĂŽte, trois gĂ©nĂ©rations qui sont lĂ , Ă  vivre, Ă  attendre, Ă  s’immobiliser, comme des statues informes, comme des bornes ». Originaires de toutes les rĂ©gions Nos races ? Nous sommes toutes les races ». Poterloo, mineur de Calonne, Fouillade, batelier de Cette 38, Cocon de Lyon, Biquet le Breton, AndrĂ© Mesnil le Normand, Lamuse, paysan du Poitou, Barque, le Parisien,, Tirette de Clichy-la-Garenne, Paradis du Morvan. Nos mĂ©tiers ? Un peu tout dans le tas ». Laboureurs et ouvriers pour la plupart. Lamuse, valet de ferme, Paradis, charretier, Cadilhac a des terres, PĂšre Blaise, mĂ©tayer dans la Brie, barque, garçon livreur, le Caporal Bertrand, contremaĂźtre dans une manufacture de gainerie 39, Tirloir, peintre de voitures, Tirloir, bistrotier Ă  la barriĂšre du TrĂŽne, Eudore tient un estaminet prĂšs du front, Mesnil AndrĂ©, pharmacien, son frĂšre Mesnil Joseph, vendeur de journaux dans une gare, Cocon, quincailler, Becuwe Adolphe et Poterloo, mineurs. Plus ceux dont on ne se rappelle pas le mĂ©tier ou que l’on confond PĂ©pin qui n’en a pas. Pas de profession libĂ©rale autour de moi. Des instituteurs sont sous-officiers Ă  la compagnie ou infirmiers. Dans le rĂ©giment, un frĂšre mariste est sergent au service de santĂ© ; un tĂ©nor, cycliste du major ; un avocat, secrĂ©taire du colonel ; un rentier, caporal d’ordinaire Ă  la Compagnie Hors Rang. Ici, rien de tout cela. Nous sommes des soldats combattants, nous autres, et il n’y a presque pas d’intellectuels, d’artistes ou de riches qui, pendant cette guerre 40, auront risquĂ© leurs figures aux crĂ©neaux, sinon en passant, ou sous des kĂ©pis galonnĂ©s ». On diffĂšre profondĂ©ment
 mais pourtant on se ressemble diversitĂ©s d’ñges, d’origine, de situation, mĂȘmes silhouettes, mĂȘmes mƓurs, mĂȘmes habitudes, mĂȘme caractĂšre simplifiĂ© d’hommes revenus Ă  l’état primitif », mĂȘme parler, fait d’un mĂ©lange d’argots et de patois. Et puis, ici, attachĂ©s ensemble par un destin irrĂ©mĂ©diable, emportĂ©s malgrĂ© nous sur le mĂȘme rang, par l’immense aventure, on est bien forcĂ©, avec les semaines et les nuits, d’aller se ressemblant. L’étroitesse terrible de la vie commune nous serre, nous adapte, nous efface les uns dans les autres. C’est une espĂšce de contagion fatale. Si bien qu’un soldat apparaĂźt pareil Ă  un autre sans qu’il soit nĂ©cessaire, pour voir cette similitude, de les regarder de loin, aux distances oĂč nous ne sommes que des grains de la poussiĂšre qui roule dans la plaine ». On attend et on se fatigue d’attendre On attend toujours, dans l’état de guerre. On est devenus des machines Ă  attendre ». On attend la soupe, puis les lettres 41 ; aprĂšs on attend autre chose. RĂ©criminations pour la soupe. 42-43 ArrivĂ©e du ravitaillement. 44-45 Satisfaction et plaisanteries obscĂšnes. 46 Du cafĂ© et du tabac. Conversations et altercations dispute entre PĂ©pin et Tulacque 47, Lamuse s’interpose 48. Hier, c’était Plaisance qui voulait se battre avec Fumex, me dit Paradis. La journĂ©e s’avance. Brouillard et humiditĂ©. Cocon explique la situation des tranchĂ©es Il y a dans le secteur du rĂ©giment quinze lignes de tranchĂ©es françaises, les unes abandonnĂ©es, envahies par l’herbe et quasi nivelĂ©es, les autres entretenues Ă  vif et hĂ©rissĂ©es d’hommes. Ces parallĂšles sont rĂ©unies par des boyaux innombrables qui tournent et font des crochets comme de vieilles rues. Le rĂ©seau est plus compact encore que nous le croyons, nous qui vivons dedans. Sur les vingt-cinq kilomĂštres de largeur qui forment le front de l’armĂ©e, il faut compter mille kilomĂštres de lignes creuses tranchĂ©es, boyaux, sapes. Et l’armĂ©e française a dix armĂ©es. Il y a donc, du cĂŽtĂ© français, environ dix mille kilomĂštres de 49 tranchĂ©es et autant du cĂŽtĂ© allemand
 Et le front français n’est Ă  peu prĂšs que la huitiĂšme partie du front de la guerre sur la surface du monde ». Conversation entre les hommes C’est vrai, quand on y pense, qu’un soldat — ou mĂȘme plusieurs soldats — ce n’est rien, c’est moins que rien dans la multitude, et alors on se trouve tout perdu, noyĂ©, comme quelques gouttes de sang qu’on est, parmi ce dĂ©luge d’hommes et de choses » dit Barque 50. Il faut empĂȘcher les Boches de passer caporal Bertrand. Fouillade rouspĂšte. Moi, dit Barque, je ne rouspĂšte plus. Au commencement, je rouspĂ©tais contre tout le monde, contre ceux de l’arriĂšre, contre les civils, contre l’habitant, contre les embusquĂ©s. Oui, j’rouspĂ©tais, mais c’était au commencement de la guerre, j’étais jeune. Maint’nant, j’prends mieux les choses ». Prendre les choses comme elles viennent, vivre au jour le jour, faire ce qu’on nous dit de faire Faut vivre au jour le jour, heure par heure mĂȘme, si tu peux [
] Les faces cuites, tannĂ©es, incrustĂ©es de poussiĂšre, opinent, se taisent. Évidemment, c’est lĂ  l’idĂ©e de ces 51 hommes qui ont, il y a un an et demi, quittĂ© tous les coins du pays pour se masser sur la frontiĂšre ». Renoncement Ă  comprendre, et renoncement Ă  ĂȘtre soi-mĂȘme ; espĂ©rance de ne pas mourir et lutte pour vivre le mieux possible. Faire ce qu’on doit et se dĂ©merder Chacun pour soi, Ă  la guerre ! » Souvenirs de Barque, Tirloir, Lamuse, Paradis, Blaire, PĂ©pin le bon temps » passĂ© Ă  Soissons ville quasi Ă©vacuĂ©e pendant plusieurs mois 52. Une Ă©poque d’abondance du poulet, du lapin, de l’argent. Au milieu de tout ça, on courait aprĂšs le feu. le cantonnement de la Martin CĂ©sar, le cuistot qui trouvait toujours de quoi faire du feu un violon, des queues de billard 53, des fauteuils de salon, un vieux meuble. Les chapardages le lieutenant Virvin dĂ©fonçant la porte d’une cave Ă  coups de hache, Saladin, l’officier de ravitaillement volant deux bouteilles de blanc. Le cuistot est mort d’une crise cardiaque, on l’a enterrĂ© 54. Les soldats essaient de se dĂ©brouiller pour Ă©viter les corvĂ©es sauf quand les copains sont en danger ex. de Lamuse, virtuose du tirage au flanc qui a sauvĂ© la vie Ă  des blessĂ©s en allant les chercher dans la fusillade. Presque tous les gars de l’escouade ont quelque haut fait militaire Ă  leur actif et, successivement, les croix de guerre se sont alignĂ©es sur leurs poitrines ». Aux attaques de mai, Biquet a attrapĂ© quatre Allemands. il y a deux mois, Tulacque en a tuĂ© neuf. Tulacque 55, Tirloir, Eudore n’ont rien contre les simples soldats allemands mais ils en veulent aux officiers. En tous cas, on n’est pas fixĂ© pour les hommes, reprend Tirloir, mais les officiers allemands, non, non, non pas des hommes, des monstres. Mon vieux, c’est vraiment une sale vermine spĂ©ciale. Tu peux dire que c’est les microbes de la guerre. Il faut les avoir vus de prĂšs, ces affreux grands raides, maigres comme des clous, et qui ont tout de mĂȘme des tĂȘtes de veaux ». Tirloir se souvient d’un colonel prussien aristocrate qui le mĂ©prisait. Il lui a donnĂ© un coup de pied au cul. Blaire 56 et PĂ©pin Ă©voquent les allemands qu’ils n’hĂ©siteront Ă  tuer et tous leurs objets qu’ils pourront revendre couvercles d’argent, pistolets, jumelles, casques. PĂ©pin compte bien avoir les frusques d’un galonnĂ© de Guillaume. — T’en fais pas j’saurai bien goupiller ça avant que la guerre finisse. — Tu crois Ă  la finition de la guerre, toi ? demande l’un. — T’en fais pas, rĂ©pond l’autre ». ArrivĂ©e d’un groupe deux officiers d’état-major avec des civils. Des touristes des tranchĂ©es 57. Le capitaine leur montre une banquette de tir. Deux hommes s’approchent de nous Ah ! ah ! fait le premier monsieur, voilĂ  des poilus
 Ce sont de vrais poilus, en effet » 58. Les hommes nous regardent en train de boire notre cafĂ© comme des animaux au zoo. — C’est bon, mes amis ? [
] — C’est trĂšs bien, c’est trĂšs bien, mes amis. Vous ĂȘtes des braves ! ». Nous rĂ©alisons en entendant un officier que ces hommes Ă©taient des journalistes ; Barque se moque de la propagande et des mensonges des journalistes Le kronprinz est fou, aprĂšs avoir Ă©tĂ© tuĂ© au commencement de la campagne, et, en attendant, il a toutes les maladies qu’on veut. Guillaume va mourir ce soir et remourir demain. Les Allemands n’ont plus de munitions, becquĂštent du bois ; ils ne peuvent plus tenir, d’aprĂšs les calculs les plus autorisĂ©s, que 59 jusqu’à la fin de la semaine. On les aura quand on voudra, l’arme Ă  la bretelle. Si on attend quĂšq’jours encore, c’est que nous n’avons pas envie d’quitter l’existence des tranchĂ©es ; on y est si bien, avec l’eau, le gaz, les douches Ă  tous les Ă©tages. Le seul inconvĂ©nient, c’est qu’il y fait un peu trop chaud l’hiver
 Quant aux Autrichiens, y a longtemps qu’euss i’ s n’tiennent plus i’ font semblant
 » V’lĂ  quinze mois que c’est comme ça et que l’directeur dit Ă  ses scribes Eh ! les poteaux, j’tez-en un coup, tĂąchez moyen de m’dĂ©crotter ça en cinq sec et de l’dĂ©layer sur la longueur de ces quatre sacrĂ©es feuilles blanches qu’on a Ă  salir. » Le caporal fait remarquer aux hommes qu’ils sont les premiers Ă  vouloir lire les journaux. L’attention se disperse. Une partie de manille. Cocon et Tirette Ă©voquent leurs souvenirs de caserne sujet de conversation inĂ©puisable 60. Les anecdotes des ex-troupiers dĂ©fi Ă  un gradĂ©. ArrivĂ©e du vaguemestre militaire chargĂ© du service postal. De mauvaise humeur. Il distribue le courrier 61 et transmet les ordres du gĂ©nĂ©ral commandant l’armĂ©e dĂ©fense de porter des capuchons, ordre de tailler les barbes. D’autres nouvelles aussi incertaines que fantaisistes la division serait relevĂ©e pour aller soit au repos soit au Maroc ou en Egypte 62. On veut savoir d’oĂč viennent ces informations. Le bon sens reprend le dessus et chasse le rĂȘve. Les lettres reçues et celles qu’il faut Ă©crire Tirloir et Eudore. Barque est inspirĂ© 63, Lamuse beaucoup moins, Eudore est Ă©mu. Le moment des lettres est celui oĂč l’on est le plus et le mieux ce que l’on fut. Plusieurs hommes s’abandonnent au passĂ© [
]. Sous l’écorce des formes grossiĂšres et obscurcies, d’autres cƓurs laissent murmurer tout haut un souvenir » Le pĂšre Blaire fabrique une bague pour sa 64 femme. Dans ces trous dĂ©nudĂ©s de la terre, ces hommes [
] ont l’air encore plus sauvages, plus primitifs, et plus humains, que sous tout autre aspect » Un adjudant passe avec une compagnie de territoriaux chargĂ©s dans le secteur des travaux de terrassement de seconde ligne et de l’entretien des boyaux d’arriĂšre. Des petits vieux mal fagotĂ©s ou de gros poussifs avec leurs outils 65. Tirette et Barque se moquent d’eux ; ils prennent Ă  partie deux hommes ce qui fait rire les autres. Il n’en faut pas davantage pour exciter encore les 66 deux compĂšres que le dĂ©sir de placer un mot jugĂ© drĂŽle par un public peu difficile incite Ă  tourner en dĂ©rision les ridicules de ces vieux frĂšres d’armes qui peinent nuit et jour, au bord de la grande guerre, pour prĂ©parer et rĂ©parer les champs de bataille. Et mĂȘme les autres spectateurs s’y mettent aussi. MisĂ©rables, ils raillent plus misĂ©rables qu’eux. » Les soldats continuent leurs railleries. Le dĂ©filĂ© des vĂ©tĂ©rans se termine au milieu des sarcasmes. 67 CrĂ©puscule. DĂ©filĂ© d’une troupe de tabors soldats marocains avec un tirailleur sĂ©nĂ©galais. Ceux-lĂ , on ne s’en moque pas. Leur passage est l’indice d’une attaque prochaine. Ce sont des soldats courageux. 68 — Au fond, ce sont de vrais soldats. — Nous ne sommes pas des soldats, nous, nous sommes des hommes, dit le gros Lamuse. L’heure s’est assombrie et pourtant cette parole juste et claire met comme une lueur sur ceux qui sont ici, Ă  attendre, depuis ce matin, et depuis des mois. Ils sont des hommes, des bonshommes quelconques arrachĂ©s brusquement Ă  la vie. Comme des hommes quelconques pris dans la masse, ils sont ignorants, peu emballĂ©s, Ă  vue bornĂ©e, pleins d’un gros bon sens, qui, parfois, dĂ©raille ; enclins Ă  se laisser conduire et Ă  faire ce qu’on leur dit de faire, rĂ©sistants Ă  la peine, capables de souffrir longtemps. Ce sont de simples hommes qu’on a simplifiĂ©s encore, et dont, par la force des choses, les seuls instincts primordiaux s’accentuent instinct de la conservation, Ă©goĂŻsme, espoir tenace de survivre toujours, joie de manger, de boire et de dormir ». La nuit tombe. Ordre de rassemblement de la deuxiĂšme demi-section devant le dĂ©pĂŽt d’outils 69. Chacun prend une pelle et une pioche. Coups de tonnerre dans le ciel. DESCENTE ArrivĂ©e du 6e Bataillon Ă  la fin de la nuit dans un champ prĂšs du bois des Alleux 70. Nous attendons le reste du 5e Bataillon qui Ă©tait en premiĂšre ligne. La relĂšve qui a commencĂ© hier Ă  six heures et a durĂ© toute la nuit est finie. La 18e Compagnie a eu dix-huit tuĂ©s et une cinquantaine de blessĂ©s Ă  cause des bombardements. ArrivĂ©es de la 17e, de la 18e et de la 20e. Le capitaine de la 18e compagnie passe avec sa canne 71. Je vais au devant de la 18e. Des hommes qui reviennent de l’enfer. Vacarme Ă©pouvantable. La 2e section avec son sous-lieutenant. Des onze hommes de l’escouade du caporal Marchal, il n’en reste plus que trois. Marchal m’apprend la mort de Barbier 72 samedi Ă  23h, de Besse un obus lui a traversĂ© le ventre et l’estomac, de BarthĂ©lĂ©my et Baubex atteints Ă  la tĂȘte et au cou, de Godefroy le milieu du corps emportĂ©, Gougnard jambes hachĂ©es, Mondain dimanche matin, poitrine dĂ©foncĂ©e par l’écroulement de la guitoune, Franco colonne vertĂ©brale cassĂ©e par cet Ă©croulement, Vigile idem, tĂȘte aplatie 73. Marchal est accaparĂ© par ses camarades. Un rescapĂ© Vanderborn, le tambour. Les soldats sont gais, heureux de s’en ĂȘtre sortis. Ils sont soulagĂ©s pour six semaines. Les soldats de la guerre ont, pour les grandes et les petites choses, une philosophie d’enfant ils ne regardent jamais loin ni autour d’eux, ni devant eux. Ils pensent Ă  peu prĂšs au jour le jour. Aujourd’hui, chacun de ceux-lĂ  est sĂ»r de vivre encore un bout de temps. C’est pourquoi, malgrĂ© la fatigue qui les Ă©crase, et la boucherie toute fraĂźche dont ils sont Ă©claboussĂ©s encore, et leurs frĂšres arrachĂ©s tout autour de chacun d’eux, malgrĂ© tout, malgrĂ© eux, ils sont dans la fĂȘte de survivre, ils jouissent de la gloire infinie d’ĂȘtre debout ». 74 IV. VOLPATTE ET FOUILLADE Le sergent et le capitaine sont en colĂšre. Volpatte et Fouillade ont Ă©tĂ© rĂ©quisitionnĂ©s et emmenĂ©s en premiĂšre ligne par le 5e Bataillon. Le caporal Bertrand me demande d’aller les chercher avec Farfadet. On fait le chemin Ă  l’envers en remontant la cĂŽte. Farfadet a du mal Ă  suivre. En sortant du bois, on les retrouve 75. Volpatte n’entend rien, il a des bandages autour de la tĂȘte. Fouillade explique qu’ils reviennent du lieu oĂč le 5e Bataillon les a mis jeudi et
 les a oubliĂ©s. Ils sont restĂ©s quatre jours et quatre nuits dans un trou d’obus puant et sous les balles 76. On leur avait dit de se tenir lĂ  et de tirer. Le lendemain, ils ont eu la visite d’un type de liaison du 5e qui s’est enfui. Ils ont tenu avec une boule de son, un seau de vin et une caisse de cartouches. Farfadet donne Ă  boire Ă  Volpatte qui grelotte. Ils ont fait prisonniers deux allemands qui sont tombĂ©s dans leur trou et les ont attachĂ©s. OubliĂ©s par le type de liaison, par le 6e et par le 18e 77, ils ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s par ceux du 204 Ă  qui ils ont remis les Boches. Au passage, ils ont mĂȘme sorti le sergent Sacerdote de son trou. Volpatte a Ă©tĂ© blessĂ© aux oreilles par l’explosion d’un obus. Retour. Farfadet et moi, nous portons le barda de Volpatte. Il se rĂ©jouit car avec sa blessure, il va ĂȘtre Ă©vacuĂ© 78. Dix heures sonnent au village. Volpatte imagine dĂ©jĂ  son Ă©vacuation comme ce qui est arrivĂ© Ă  Jules Crapelet. Il montre la photo de sa femme et de ses deux garçons. Il dit que ses oreilles repousseront pendant sa convalescence et que d’ici lĂ  la guerre sera peut-ĂȘtre finie J’irai en convalo, dit Volpatte, et pendant qu’mes oreilles se recolleront, la femme et les p’tits me regarderont 79, et je les regarderai. Et pendant c’temps-lĂ  qu’elles r’pouss’ront comme des salades, mes amis, la guerre, elle s’avancera
 Les Russes
 On n’sait pas, quoi !
 ». Fouillade en est presque jaloux et Farfadet comprend maintenant ce que veut dire une bonne blessure » la seule chose qu’un pauvre soldat puisse espĂ©rer qui ne soit pas fou ». On approche du village ; on contourne le bois. On voit une femme blonde. Fouillade nous apprend qu’elle s’appelle Eudoxie, qu’elle est rĂ©fugiĂ©e et qu’elle est Ă  Gamblin dans une famille 80. Lamuse s’intĂ©resse Ă  elle. Il apparaĂźt. Il veut porter les affaires de Volpatte et de Fouillade. En fait 81, il cherche Eudoxie. Elle rĂ©apparaĂźt et je comprends que c’est Ă  Farfadet que la bohĂ©mienne s’intĂ©resse. Lamuse n’a rien vu mais le plus blessĂ© n’est peut-ĂȘtre pas celui qu’on pense. On redescend au village 82 et les camarades se rassemblent sur la place de l’église V. L’ASILE Marche du rĂ©giment en quĂȘte d’un nouveau gĂźte sur la route qui monte au milieu du bois. Cohue endiguĂ©e par les talus et vacarme nocturne. On n’y voit rien 83. Spectacle de l’aube aprĂšs plusieurs haltes. On sort de cette nuit de marche. Le nouveau cantonnement Gauchin-l’AbbĂ©. D’aprĂšs la rumeur, il y a tout ici Brigade, Conseil de Guerre 84, une espĂšce de terre promise. AprĂšs vingt-huit kilomĂštres dans la nuit, on arrive prĂšs des maisons au petit jour mais on ne s’arrĂȘte pas. Brouillard et froid. Le soleil perce enfin 85 et devient ardent. BientĂŽt il fait chaud dans ce pays de craie. Long nuage de calcaire et de poussiĂšre, les pieds semblent barboter dans des auges de maçons. On s’écarte pour laisser passer un convoi de camions qui soulĂšve un nuage de poussiĂšre qui nous recouvre 86. On ressemble Ă  des statues de plĂątre. On se remet en route. ArrivĂ©e au cantonnement sur le coup de midi. Le rĂ©giment envahit la seule rue de Gauchin-l’AbbĂ©. Les hommes s’engouffrent dans les bĂątiments. Nous allons jusqu’au bout du village puis revenons Ă  l’entrĂ©e 87. Fatigue et impatience au sein de l’escouade oĂč chacun est pressĂ© de trouver un coin Ă  louer chez l’habitant. Ce sera difficile trois compagnies arrivent aprĂšs la nĂŽtre, quatre sont arrivĂ©es avant et il y a beaucoup de gens plus puissants que les simples soldats. La grange dĂ©volue Ă  l’escouade. On dĂ©chante mais il faut se dĂ©pĂȘcher de trouver la meilleure place 88. L’escouade se scinde en deux patrouilles qui partent dans la rue. J’ai l’impression d’une sorte de combat dĂ©sespĂ©rĂ© entre tous les soldats, dans les rues du village qu’on vient d’occuper. — Pour nous, dit Marthereau, la guerre, c’est toujours la lutte et la bataille, toujours, toujours ! » Partout des refus de la part des habitants. Les trois rues du village noires de monde. La foule 89. J’aperçois Eudoxie dans une ruelle. Je ne dis rien Ă  Lamuse qui ne l’a pas vue. Pour le moment, il faut trouver un coin. Barque nous entraĂźne vers une porte jaune. Devant, on rencontre Blaire 90 qui attend la voiture-dentiste. NĂ©gociations avec les habitants pour s’installer. Un local trĂšs sombre en terre battue, encombrĂ© de linge sale 91. Une vieille porte sur deux tonneaux fera office de table. On sera une douzaine. La femme a peur qu’on lui vole sa planche. 92 — Mais nous, on n’est pas des voleurs, insinue Lamuse, avec modĂ©ration pour ne pas irriter la crĂ©ature qui dispose de notre bien-ĂȘtre. — J’dis pas, mais vous savez, les soldats, i’s abĂźment tout. Ah quelle misĂšre que c’te guerre ! » Vingt sous par jour. On essaie de protester. La femme prĂ©vient qu’elle peut trouver d’autres clients. On voudrait acheter du vin. La femme dit qu’elle n’en vend pas. — Vous comprenez, l’autoritĂ© militaire force ceux qui tiennent du vin Ă  le vendre quinze sous. Quinze sous ! Quelle misĂšre que c’te maudite guerre ! On y perd, Ă  quinze sous, monsieur. Alors, j’n’en vends pas d’vin. J’ai bien du vin pour nous. J’dis pas que quĂ©qu’fois, pour obliger, j’en cĂšde pas Ă  des gens qu’on connaĂźt, des gens qui comprennent les choses, mais vous pensez bien, messieurs, pas pour quinze sous ». Elle accepte finalement de vendre un litre de vin Ă  Lamuse pour vingt-deux sous 93. Elle nous conduit dans le cellier oĂč il y a trois gros tonneaux. Barque ronchonne. La mĂ©gĂšre devient agressive — Vous ne voudrez pas qu’on se ruine Ă  cette misĂšre de guerre ! C’est assez de tout l’argent qu’on perd Ă  ci et Ă  ça. Barque s’accroche avec elle. On s’interpose. Le mari appelle sa femme Palmyre qui s’en va. ColĂšre de Barque et de Marthereau contre les hĂŽtes 94 et contre Lamuse. — J’sais bien que c’est partout et toujours la mĂȘme histoire, mais c’est Ă©gal
 — I’s’ dĂ©merde l’habitant, ah ! oui ! I’ faut bien qu’i’ y en ait qui fassent fortune. Tout le monde ne peut pas s’faĂźre tuer. — Ah ! les braves populations de l’Est ! — Ben, et les braves populations du Nord ! — 
 Qui nous accueillent les bras ouverts !
 — La main ouverte, oui
 — J’te dis, rĂ©pĂšte Marthereau, que c’est un’ honte et une dĂ©gueulasserie ». On annonce la nouvelle au cantonnement. Courses pour le dĂ©jeuner. Barque a rĂ©ussi Ă  se faire donner les pommes de terre et la viande constituant la portion des quinze hommes de l’escouade. Il a aussi achetĂ© du saindoux et des petits pois en conserve. La boĂźte de veau Ă  la gelĂ©e de Mesnil AndrĂ© servira de hors d’Ɠuvre. 95. La cuisine. Une marmite de plus sur la cuisiniĂšre de fonte. La femme se plaint. Les autres arrivent. CrĂ©puscule de cave. Farfadet se frotte contre le mur et se salit. Puis il fait tomber sa cuiller qu’il retrouve charbonneuse 96. Repas abondant. Lueur par le soupirail. Biquet raconte ses tribulations avec une blanchisseuse, Tulacque parle de la queue devant l’épicerie et du rapport qui prĂ©voit des sanctions sĂ©vĂšres en cas de dĂ©prĂ©dations chez l’habitant. Volpatte va ĂȘtre Ă©vacuĂ© et PĂ©pĂšre va aller Ă  l’arriĂšre avec les hommes de la classe 93. Leur hĂŽtesse a des soldats Ă  sa table les infirmiers des mitrailleurs. PĂ©pin parle d’une vieille qui reçoit gratuitement les gars de la 9e parce que son vieux, qui est mort il y a cinquante ans, Ă©tait voltigeur 97. Palmyre apporte le cafĂ©. Pourquoi que vous appelez l’adjudant le juteux ? [
] Toujours ça a Ă©tĂ© ». Dix sous le cafĂ©. Visite de Charlot, un garçon de la maison de la cĂŽtĂ©. Il raconte que ses parents ont aussi des soldats et qu’ils leur vendent tout ce qu’ils veulent. — Dis donc, petit, viens un peu ici, dit Cocon, en prenant le bambin entre ses genoux. Écoute bien. Ton papa i’ dit, n’est-ce pas Pourvu que la guerre continue ! » hĂ© ? — Pour sĂ»r, dit l’enfant en hochant la tĂȘte, parce qu’on devient riche. Il a dit qu’à la fin d’mai on aura gagnĂ© cinquante mille francs. — Cinquante mille francs ! C’est pas vrai ! — Si, si ! trĂ©pigne l’enfant. Il a dit ça avec maman. Papa voudrait qu’ça soit toujours comme ça. Maman, des fois, elle ne sait pas, parce que mon frĂšre Adolphe est au front. Mais on va le faire mettre Ă  l’arriĂšre et, comme ça, la guerre pourra continuer ». Bruit de querelles le mari reproche Ă  sa femme de ne pas savoir y faire 98. On sort de notre souterrain. Les mouches. Dans le bric-Ă -brac de la maison, un vieux monsieur. Il se prĂ©tend le beau-pĂšre de quelqu’un qui est ici. Palmyre le laisse faire en passant le balai sans rien dire 99. Des commĂšres parlent de la façon de doser le Picon. Les bestioles se multiplient Ă  cause de la chaleur. Je vais flĂąner avec Lamuse l’aprĂšs-midi. Corvisart voudrait bien venir avec nous mais il est de corvĂ©e de colombins. Des cris Barque en proie Ă  une mĂ©nagerie de mĂ©nagĂšres. La scĂšne est observĂ©e par une fillette 100. Six hommes, conduits par un caporal-fourrier, portent des capotes neuves et des chaussures. Lamuse voudrait de nouvelles chaussures. Un aĂ©roplane ronfle. Lamuse ne croit pas au progrĂšs — Ces machines-lĂ , jamais ça ne deviendra pratique, jamais. — Comment peux-tu dire ça ! On a fait tellement de progrĂšs, si vite
 — Oui, mais on s’arrĂȘtera lĂ . On ne fera jamais mieux, jamais ». Il prĂ©fĂšre me parler d’Eudoxie. Elle est lĂ . Je fais semblant de ne pas m’en ĂȘtre aperçu 101. Mon vieux, veux-tu que je te dise ? Elle est venue pour moi ». Il veut Ă©pouser cette Eudoxie Dumail, cette paysanne plus belle qu’une Parisienne. Il a du mal Ă  exprimer ses sentiments 102. C’est parti pour le commerce local avec les soldats. CortĂšge d’un enterrement militaire. Nous avons dĂ©passĂ© les derniĂšres maisons. Au bout de la rue, le train rĂ©gimentaire et le train de combats se sont installĂ©s avec leur matĂ©riel, les chevaux, la forge. Au bord du camp, la fameuse voiture stomatologique que cherchait Blaire 103. Il est lĂ  et interpelle Sambremeuse, l’infirmier, qui revient de ses courses. Suite de la promenade dans un sentier. Puis, nous nous trouvons face-Ă -face avec Eudoxie 104. DĂ©claration d’amour de Lamuse Ă  Eudoxie qui le repousse. Il veut l’embrasser. Elle suffoque. Je m’interpose. Elle s’en va. J’entraĂźne le pauvre Lamuse 105. Les hommes du corps de garde Bigornot, Cornet, Canard, La Mollette parlent d’un marchand de vin, de PĂ©pĂšre, des femmes. Les autres regardent des avions ennemis. 106 On rentre. Carassus et Cheyssier annonce le dĂ©part de PĂ©pĂšre Ă  l’arriĂšre. Des bandes de poilus en conversations dans le village. Cohue autour d’un marchand de journaux. Fouillade, Paradis. Biquet nous parle de sa tenue qu’il va devoir nettoyer. Montreuil a une lettre pour lui c’est sa mĂšre qui s’inquiĂšte pour lui. Au centre du village 107, l’affluence augmente. On salue le commandant, et l’aumĂŽnier noir. On est interpellĂ©s par Pigeon, Guenon, le jeune Escutenaire, le chasseur Clodore. Bizouarne, Chanrion, Roquette parlent du dĂ©part de PĂ©pĂšre. Biquet de la lettre de sa mĂšre. Elle date de dix jours. On rejoint notre asile. On est bien maintenant ». Biquet Ă©crit Ă  sa mĂšre 108. VI. HABITUDES Poule noire, deux poussins, un vieux coq dans la basse-cour. Commentaires de Paradis et de Volpatte. On est bien, dit Barque » 109. Les petits canards. Au-delĂ  de cette cour de ferme, un verger, une prairie, des abeilles, un prĂ©, une pie. Les soldats s’étirent sur un banc de pierre. VoilĂ  dix-sept jours qu’on est lĂ . Des poilus se promĂšnent. Tellurure 110. On croyait aussi qu’on s’rait malheureux ici comme dans les autres cantonnements. Mais cette fois-ci, c’est le vrai repos, et par le temps qu’i’ dure, et par la chose qu’il est ». Pas trop d’exercices, pas trop de corvĂ©es. Au bout du banc, le vieux bonhomme au trĂ©sor. Autrefois, il aimait les femmes ; maintenant, il ne pense plus qu’à l’argent. Il repart chercher son trĂ©sor et entre dans la maison 111. Dans la chambre, une petite fille joue Ă  la poupĂ©e trĂšs sĂ©rieusement. On regarde le temps qui passe. Nous nous sommes attachĂ©s Ă  ce coin de pays oĂč le hasard nous a maintenus, au milieu de nos perpĂ©tuels errements, plus longtemps et plus en paix qu’ailleurs ». Le mois de septembre. On s’est habituĂ©s, ces lieux et nous, Ă  ĂȘtre ensemble et on ne pense plus rĂ©ellement au dĂ©part. La 11e Division est restĂ©e un mois et demi au repos et la 375e neuf semaines. — On finirait bien la guerre ici
 Barque s’attendrit et n’est pas loin de le croire — AprĂšs tout, elle finira bien un jour, quoi ! » 112 Farfadet est plus heureux que nous Ă  cause de son idylle avec Eudoxie. Il va nous quitter il va ĂȘtre appelĂ© Ă  l’arriĂšre, Ă  l’Etat-major de la Brigade 113. VII. EMBARQUEMENT Une alerte nous a, dans la nuit, arrachĂ©s au sommeil et au village de Gauchin-l’AbbĂ© et on a marchĂ© jusqu’à une gare. On est sentinelles sur le quai. Une locomotive empĂȘche Barque de parler 114. Des rames de quarante Ă  soixante wagons. Les convois, les bĂątiments de la gare. Des voitures militaires, des camions, des files de chevaux dans des terrains vagues 115. On embarque des canons camouflĂ©s. Un cheval peint. Sur le soir, des soldats arrivent, de plus en plus nombreux. Les statistiques de Cocon C’est rien ça encore, dit Cocon, l’homme-statistique. Rien qu’à l’ État-Major du Corps d’ArmĂ©e, 116 il y a trente autos d’officier, et tu sais pas, ajouta-t-il, combien i’ faudra de trains de cinquante wagons pour embarquer tout le Corps – bonhommes et camelote – sauf, bien entendu, les camions, qui rejoindront le nouveau secteur avec leurs pattes ? N’cherche pas, bec d’amour. Il en faudra quatre-vingt-dix ». Il y en a trente-neuf. Gare surpeuplĂ©e. Le soir, les lumiĂšres s’allument 117. La gare prend un aspect fantastique. Cavaliers et fantassins s’avancent. On embarque des chevaux. Des voitures sur des wagons-tombereaux. La Section des projecteurs 118. — Il y a quatre Divisions, Ă  cette heure, au Corps d’ArmĂ©e, rĂ©pond Cocon. Ça change quelquefois c’est trois, des fois, c’est cinq. Pour le moment, c’est quatre. Et chacune de nos divisions, reprend l’homme-chiffre que notre escouade a la gloire de possĂ©der, renferme trois – rĂ©giments d’infanterie ; deux – bataillons de chasseurs Ă  pied ; – un – rĂ©giment d’infanterie territoriale – sans compter les rĂ©giments spĂ©ciaux, Artillerie, GĂ©nie, Train, etc., sans non plus compter l’ État-Major de la et les services non embrigadĂ©s, rattachĂ©s directement Ă  la Un rĂ©giment de ligne Ă  trois bataillons occupe quatre trains un pour l’ la Compagnie de mitrailleuses et la compagnie hors rang, et un par bataillon. Toutes les troupes n’embarqueront pas ici les embarquements s’échelonneront sur la ligne selon le lieu des cantonnements et la date des relĂšves ». Tulacque est fatiguĂ© parce qu’on ne leur donne pas assez Ă  manger. — Je m’suis renseignĂ©, reprend Cocon. Les troupes, les vraies troupes, ne s’embarqueront qu’à partir du milieu de la nuit. Elles sont encore rassemblĂ©es çà et lĂ  dans les villages Ă  dix kilomĂštres Ă  la ronde. C’est d’abord tous les services du Corps d’ArmĂ©e qui partiront et les – Ă©lĂ©ments non endivisionnĂ©s, explique obligeamment Cocon, c’est-Ă -dire rattachĂ©s directement au ». Parmi les tu ne verras pas le Ballon, ni l’Escadrille c’est des trop gros meubles, qui naviguent par leurs seuls moyens avec leur personnel, leurs bureaux, leurs infirmeries. Le rĂ©giment de chasseurs est un autre de ces [
] 119 Comme du Corps d’ArmĂ©e, y a l’Artillerie de Corps, c’est-Ă -dire l’artillerie centrale qui est en plus de celle des divisions. Elle comprend l’ – artillerie lourde, – l’ – artillerie de tranchĂ©es, – les – parcs d’artillerie, – les auto-canons, les batteries contre-avions, est-ce que je sais ! Il y a le GĂ©nie, la PrĂ©vĂŽtĂ©, Ă  savoir le Service des cognes Ă  pied et Ă  cheval, le Service de SantĂ©, le Service vĂ©tĂ©rinaire, un escadron du Train des Ă©quipages, un rĂ©giment territorial pour la garde et les corvĂ©es du – Quartier GĂ©nĂ©ral, – le Service de l’Intendance avec le Convoi administratif, qu’on Ă©crit pour ne pas l’écrire comme le Corps d’ArmĂ©e. Il y a aussi le Troupeau de BĂ©tail, le DĂ©pĂŽt de Remonte, etc. ; le Service Automobile – tu parles d’une ruche de filons dont j’pourrais t’parler pendant une heure si j’voulais – le Payeur, qui dirige les TrĂ©sors et Postes, le Conseil de Guerre, les TĂ©lĂ©graphistes, tout le Groupe Ă©lectrogĂšne. Tout ça a des directeurs, des commandants, des branches et des sous-branches, et c’est pourri de scribes, de plantons et d’ordonnances, et tout l’bazar Ă  la voile. Tu vois d’ici au milieu d’quoi s’trouve un gĂ©nĂ©ral commandant de Corps ! » À ce moment, nous fĂ»mes environnĂ©s par un groupe de soldats porteurs, en plus de leur harnachement, de caisses et de paquets ficelĂ©s dans du papier, qu’ils traĂźnaient cahin-caha et posĂšrent Ă  terre en faisant ouf. — C’est les secrĂ©taires d’État-Major. Ils font partie du – du Quartier GĂ©nĂ©ral – c’est-Ă -dire de quelque chose comme la suite du GĂ©nĂ©ral. Ils trimbalent, quand ils dĂ©mĂ©nagent, leurs caisses d’archives, leurs tables, leurs registres et toutes les petites saletĂ©s qu’il leur faut pour leurs Ă©critures. Tiens, tu vois, ça, c’est une machine Ă  Ă©crire que ces deux-lĂ  – ce vieux papa et c’petit boudin – emportent, la poignĂ©e enfilĂ©e dans un fusil. Ils sont en trois bureaux, et il y a aussi la Section du Courrier, la Chancellerie, la – Section Topographique du Corps d’ArmĂ©e – qui distribue 120 les cartes aux divisions et fait des cartes et des plans, d’aprĂšs les aĂ©ros, les observateurs et les prisonniers. C’est les officiers de tous les bureaux qui, sous les ordres d’un sous-chef et d’un chef – deux colons – forment l’État-Major du Mais le proprement dit, qui comprend aussi des ordonnances, des cuisiniers, des magasiniers, des ouvriers, des Ă©lectriciens, des gendarmes, et les cavaliers de l’Escorte, est commandĂ© par un commandant ». Des hommes essaient de faire monter une voiture sur un wagon. L’un d’entre eux bouscule Barque. On gĂȘne partout 121. Les hommes commentent ces Ă©vĂ©nements. On se tait et alors on entend Cocon qui dit — Pour voir passer toute l’armĂ©e française qui tient les lignes – je ne parle pas de c’qui est installĂ© en arriĂšre, oĂč il y a deux fois plus d’hommes encore, et des services comme des ambulances qu’ont coĂ»tĂ© 9 millions et qui vous Ă©vacuent des 7000 malades par jour – pour la voir passer dans des trains de soixante wagons qui se suivraient sans arrĂȘt Ă  un quart d’heure d’intervalle, il faudrait quarante jours et quarante nuits ». Les hommes se dĂ©sintĂ©ressent de ces chiffres et suivent d’un Ɠil larmoyant le train blindĂ© qui passe 122. VIII. LA PERMISSION Eudore rentre de permission. Il rencontre un tringlot soldat du train puis quatre hommes qui reviennent de la corvĂ©e de vin 123. Ils lui demandent s’il a vu sa femme Mariette. Oui, mais une seule fois. Eudore raconte son histoire. Ils tiennent un estaminet dans une des quatre maisons de Villiers-l’AbbĂ©. En vue de sa permission, Mariette avait demandĂ© un laissez-passer, bien Ă  l’avance, pour Mont-Saint-Eloi oĂč habitent les parents d’Eudore. Mais la permission est arrivĂ©e plus tĂŽt que prĂ©vue si bien qu’elle n’avait pas reçu le papier. Eudore a attendu chez ses parents et Ă  la fin du sixiĂšme et dernier jour, il a reçu une lettre de Mariette, par l’intermĂ©diaire du fils de Florence, pour le prĂ©venir qu’elle n’avait pas encore le laissez-passer. Il a finalement dĂ©cidĂ© d’aller Ă  Villiers-l’AbbĂ© 124. AprĂšs une visite au maire, il s’est mis en route 125 d’abord en train puis Ă  pied, sous la pluie qui tombait sans discontinuer depuis six jours. Il arrive Ă  la station avec quatre autres permissionnaires. Ils passent devant la ferme des Alleux qui est la premiĂšre maison. DĂ©truite 126 comme la deuxiĂšme. Ils arrivent Ă  celle d’Eudore et Mariette, la troisiĂšme. Eudore retrouve sa femme et il dit Ă  ses camarades de rentrer. Ils ne pourront aller de nuit jusqu’à Vauvelles. Eudore propose alors de les accompagner jusqu’à la derniĂšre maison, la ferme du Pendu 127. Mais un sous-officier de garde leur dit que la ferme est devenue un poste de police et qu’ils ont des prisonniers allemands. Ils doivent repartir. Eudore revient donc chez lui avec les permissionnaires. Ils voudraient bien dormir dans la cave mais elle est inondĂ©e et il n’y a pas de grenier. Ils s’apprĂȘtent Ă  partir 128. Il est neuf heures du soir. Eudore et Mariette les empĂȘchent de s’en aller. Ils sont restĂ©s comme ça toute la nuit. Au matin 129, les premiers clients arrivent Ă  l’estaminet pour boire un cafĂ©. Mariette s’affaire Ă  le prĂ©parer. Les permissionnaires dont un gros MacĂ©donien viennent remercier Mariette et s’excuser du dĂ©rangement 130. Ils veulent payer le cafĂ© mais Mariette leur offre. Ils s’en vont mais dĂ©jĂ  un autre client arrive. Mariette a prĂ©parĂ© un paquet pour Eudore un jambonneau, un litre de vin et du pain. — Pauv’ Mariette, soupire Eudore. Y avait quinze mois que je ne l’avais vue. Et quand est-ce que je la reverrai ! Et est-ce que je la reverrai ? » Eudore va partager ce colis avec ses camarades de l’escouade 131. IX. LA GRANDE COLÈRE Volpatte rentre de deux mois de convalescence, renfrognĂ©. Ses camarades lui demandent de parler. Il ne veut rien dire. AprĂšs une mĂątinĂ©e de terrassement, on se retrouve pour 132 le repas dans un boyau d’arriĂšre. Pluie torrentielle. On mange debout. Barque et Blaire interrogent Volpatte qui finit par dire ce qu’il a sur le cƓur il y a trop d’embusquĂ©s Ă  l’arriĂšre 133. Barque lui conseille de ne pas se soucier d’eux. Volpatte gronde — J’suis pas maboul tout Ă  fait, et j’sais bien qu’des mecs de l’arriĂšre, l’en faut. Qu’on aye besoin d’traĂźne-pattes, j’veux bien
 Mais y en a trop, et ces trop-lĂ , c’est toujours les mĂȘmes, et pas les bons, voilĂ  ! » Volpatte commence Ă  expliquer. Tous les planquĂ©s bien au chaud qu’il a vus dans le premier patelin oĂč on l’a envoyĂ© et qui diront ensuite qu’ils ont Ă©tĂ© Ă  la guerre Ah ! mon vieux, ruminait notre camarade, tous ces mecs qui baguenaudent et qui papelardent lĂ -dedans, astiquĂ©s, avec des kĂ©brocs et des paletots d’officiers, des bottines – qui marquent mal, quoi – et qui mangent du fin, s’mettent, quand ça veut, un cintiĂšme de casse-pattes dans l’cornet, s’lavent plutĂŽt deux fois qu’une, vont Ă  la messe, n’dĂ©fument pas et l’soir s’empaillent dans la plume en lisant sur le journal. Et ça dira, aprĂšs J’suis t’étĂ© Ă  la guerre. » Une chose a frappĂ© Volpatte ces planquĂ©s-lĂ  s’installent Ă  leur aise chez les gens au lieu de manger sur le pouce comme les soldats 134. Tant mieux pour eux », dit le voisin de Volpatte qui n’est pas content de cette remarque. Le voisin lui dit qu’il voudrait bien ĂȘtre Ă  leur place. — Pour sĂ»r, mais qu’est-ce que ça prouve, face de fesse ? D’abord, nous, on a Ă©tĂ© au danger et ce s’rait bien not’ tour. C’est toujours les mĂȘmes, que j’te dis, et pis, pa’ce qu’y a lĂ -d’dans des jeunes qu’est fort comme un bƓuf, et balancĂ© comme un lutteur, et pis pa’c’qu’y en a trop. Tu vois, c’est toujours trop » que j’dis, parce que c’est ça ». Le voisin cherche Ă  provoquer Volpatte il faut bien que quelqu’un fasse marcher les affaires 135. Le temps se calme. Volpatte parle d’un gars qu’il a rencontrĂ© dans un hĂŽpital d’évacuation et qui l’a guidĂ© dans le dĂ©pĂŽt pour lui montrer tout ce qui se passait. Mais lui n’est pas retournĂ© aux tranchĂ©es comme Volpatte. L’lendemain, i’ s’était fait coller ordonnance, pour couper Ă  un dĂ©part, vu qu’c’était son tour de partir depuis l’commencement d’la guerre ». Sur le pas de sa porte oĂč il dormait dans un lit, il passait son temps Ă  cirer les chaussures de son chef. Jamais, mon vieux, i’ n’avait Ă©tĂ© envoyĂ© sur le front, quoique de la classe 3 et un costaud bougre, tu sais. L’danger, la fatigue, la mocherie de la guerre, c’était pas pour lui, pour les autres, oui. I’ savait que si i’ mettait l’pied sur la ligne de feu, la ligne prendrait toute la bĂȘte, aussi i’ coulait de toutes les pattes pour rester sur place. On 136 avait essayĂ© de tous les moyens pour le possĂ©der, mais c’était pas vrai, il avait glissĂ© des pinces de tous les capitaines, de tous les colonels, de tous les majors, qui s’étaient pourtant bougrement foutus en colĂšre contre lui. I’ m’racontait ça. Comment qu’i’ f’sait ? I’ s’laissait tomber assis. I’ prenait un air con. I’ faisait l’saucisson. I’ d’venait comme un paquet de linge sale. J’ai comme une espĂšce de fatigue gĂ©nĂ©rale », qu’i’ chialait. On savait pas comment l’prendre et, au bout d’un temps, on le laissait tomber, i’ s’faisait vomir par tout un chacun. V’lĂ . I’ changeait sa maniĂšre aussi suivant les circonstances, tu saisis ? Qué’qu’fois, l’pied y faisait mal, dont i’ savait salement bien s’servir. Et pis, i’ s’arrangeait, l’était au courant des binaises, savait toutes les occases. Tu parles d’un mecton qui connaissait les heures des trains ! Tu l’voyais s’rentrer en s’glissant en douce dans un groupe du dĂ©pĂŽt oĂč c’était l’filon, et y rester, toujours en douce poil-poil, et mĂȘme, i’ s’donnait beaucoup d’mal pour que les copains ayent besoin de lui. I’ s’levait Ă  des trois heures du matin pour faire le jus, allait chercher de l’eau pendant que les autres bouffaient ; enfin quoi, partout oĂč i’ s’était faufilĂ©, il arrivait Ă  ĂȘtre d’la famille, c’pauv’ type, c’te charogne ! Il en mettait pour ne pas en mettre. I’ m’faisait l’effet d’un mec qu’aurait gagnĂ© honnĂȘtement cent balles avec le travail et l’emmerdement qu’il apporte Ă  fabriquer un faux billet de cinquante. Mais voilĂ  I’ raboulera sa peau, çui-lĂ . Au front, i’ s’rait emportĂ© dans l’mouvement, mais pas si bĂȘte ! I’ s’fout d’ceux qui prennent la bourre sur la terre, et i’ s’foutra d’eux plus encore quand i’s seront d’ssous. Quand i’s auront fini tous de s’battre, i’ r’viendra chez lui. I’ dira Ă  ses amis et connaissances Me v’lĂ  sain t’et sauf », et ses copains s’ront contents, parce que c’est un bon type, avec des magnes gentilles, tout saligaud qu’il est, et – c’est bĂȘte comme tout – mais c’t’enfant d’vermine-lĂ , tu l’gobes ». Il y en a beaucoup comme lui dans chaque dĂ©pĂŽt, ajoute Volpatte 137. C’est pas nouveau, ajoute Barque. Mais Volpatte n’en revient pas d’avoir vu autant de gens dans les bureaux. — Y a les bureaux ! ajouta Volpatte, lancĂ© dans son rĂ©cit de voyage. Y en a des maisons entiĂšres, des rues, des quartiers. J’ai vu que mon tout petit coin de l’arriĂšre, un point, et j’en ai plein la vue. Non, j’n’aurais pas cru qu’pendant la guerre y avait tant d’hommes sur des chaises 
 » La pluie s’arrĂȘte. On se met en marche. On entend encore le bruit de Volpatte dans le bruit des pas. Il en veut maintenant aux gendarmes. Plus on s’éloigne du front, plus on en voit. Tulacque lui aussi a une rancune contre eux. Ils embĂȘtent les gars qui essaient de se dĂ©brouiller. Un gars essaie de les dĂ©fendre 138 mais Tulacque et Volpatte insistent. Volpatte prĂ©cise que certains gendarmes pestent contre les rĂšglements qui changent sans arrĂȘt T’nez, le service prĂ©vĂŽtal ; eh bien, vous apprenez c’qui fait le principal chapitre de la chose, aprĂšs c’n’est plus ça. Ah ! quand cette guerre s’ra-t-elle finie ? » qu’i’ disait. — I’s font ce qu’on leur dit de faire, ces gens, hasarda Eudore. — Bien sĂ»r. C’est pas d’leur faute, en somme. N’empĂȘche que ces soldats de profession, pensionnĂ©s, mĂ©daillĂ©s – alors que nous, on est qu’des civils – auront eu une drĂŽle de façon de faire la guerre ». Volpatte Ă©voque un forestier qui se plaignait du traitement que leur rĂ©servaient les civils alors qu’ils avaient fait quatre ans de service Dans les on nous fait nettoyer, et enlever les ordures. Les civils voient c’traitement qu’on nous inflige et nous dĂ©daignent. Et si tu as l’air de rouspĂ©ter, c’est tout juste si on n’parle pas de t’envoyer aux tranchĂ©es, comme les fantassins ! Qu’est-ce que devient notre prestige ! Quand nous serons de retour dans les communes, comme gardes, aprĂšs la guerre – si on en revient, de la guerre – les gens, dans les communes et les forĂȘts, diront Ah ! c’est vous que vous dĂ©crottiez les rues Ă  X
 ? » 139 Lamuse a vu un gendarme qui Ă©tait juste mais qui a reconnu que certains abusaient de leur pouvoir. Un jour, Paradis a pris un gendarme pour un sous-lieutenant. Un peu plus tard, alors qu’ils sont assis le long d’un mur, Volpatte continue son dĂ©ballage. Il Ă©tait dans le bureau de la comptabilitĂ© au DĂ©pĂŽt. Il avait fait une demande pour ĂȘtre reversĂ© dans son rĂ©giment. Il tombe sur un sergent 140 en train d’engueuler un scribe pour des histoires de procĂ©dure. Il attend la fin de l’engueulade et le sergent lui dit qu’il n’a pas de temps. Il est dans tous ses Ă©tats Ă  cause de sa machine Ă  Ă©crire. Puis il s’en prend Ă  quelqu’un d’autre pour une histoire de bordereau de cartes. A cotĂ©, un autre s’occupe des circulaires. D’autres causent. Au bout de la grande table un homme 141 chargĂ© des permissions se retrouve sans rien Ă  faire depuis que la grande attaque a commencĂ© et que les permissions ont Ă©tĂ© suspendues. Il y a encore beaucoup d’autres tables dans d’autres salles. Tulacque Ă©voque le cas d’un chauffeur bien habillĂ© et galonnĂ© appuyĂ© sur une voiture. Tout le monde a son couplet sur les filoneurs ». Les exemples 
 planton au Service Routier, pis Ă  la Manute, pis cycliste au ravitaillement du XIe Groupe, porteur de pli au Service de l’Intendance, au Canevas du Tir, Ă  l’Équipage des Ponts, et le soir Ă  l’ et Ă  l’ ordonnance que les femmes 142 prenaient pour des soldats, un autre qui a fait une tournĂ©e d’confĂ©rences en AmĂ©rique avec mission du ministre. Livres Ebooks & liseuses NouveautĂ©s Coups de cƓur Livres Ă  prix rĂ©duits Bons plans Papeterie Jeux Reprise de livres Ce pack Lire des romans contient un fichier pĂ©dagogique fiches d’exercices et d’évaluation liĂ©es Ă  la lecture des ouvrages et 25 romans "Un... Lire la suite 193,00 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours LivrĂ© chez vous entre le 5 septembre et le 6 septembre Ce pack Lire des romans contient un fichier pĂ©dagogique fiches d’exercices et d’évaluation liĂ©es Ă  la lecture des ouvrages et 25 romans "Un tirailleur en enfer" Date de parution 01/01/2022 Editeur Collection ISBN 978-2-37634-248-9 EAN 9782376342489 PrĂ©sentation Pack Poids Kg Dimensions 31,0 cm × 23,0 cm × 8,0 cm Le modĂšle Ă©conomique du site ci-aprĂšs le Site » repose historiquement sur l’affichage de publicitĂ©s personnalisĂ©es basĂ©es sur l’utilisation de cookies publicitaires, qui permettent de suivre la navigation des internautes et cibler leurs centres d’intĂ©rĂȘts. La nouvelle rĂ©glementation relative aux cookies ne permet plus au Site de s’appuyer sur cette seule source de revenus. 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un tirailleur en enfer résumé de chaque chapitre